INTRODUCTION
La gestion des eaux pluviales pour beaucoup de collectivités
pose le problème de saturation du réseau et des stations
dépurations entraînant inondations et pollutions non
contrôlées.
Les techniques alternatives à lassainissement pluvial
classique ont pour fonction de déconcentrer les flux des eaux
pluviales en redonnant aux surfaces urbaines sur les lesquelles
se produit le ruissellement, un rôle régulateur, fondé sur la
notion de stockage pour régler les débits et limiter la
pollution due aux surverses deaux pluviales à laval.
Même si les techniques alternatives permettent décrêter
les débits pluviaux en amont des réseaux dassainissement,
des points restent encore à éclaircir tels que la durabilité
de ces techniques et loptimisation de la coupure de la
pollution.
En particulier dans le cas où le corps dune voirie est
utilisé comme stockage avant infiltration des eaux pluviales,
linjection de celles-ci doit être précédée dun
traitement par décantation et dun système de rétention
des flottants et des substances indésirables.
Pour cela la société douaisienne CONSTRU et le Syndicat
Intercommunal dAssainissement de la région de Douai (SIADO)
ont développé le concept du filtre et des bouches
dinjection (Cf. fiche
Par
le biais dune maquette réalisée grâce à un partenariat
entre le SIADO, l
Le but général de cette expérimentation est de connaître,
dune part, lefficacité dun filtre permettant
linterception de la pollution au niveau de la bouche
dinjection et, dautre part, la capacité de coupure
de la pollution par la structure stockante elle-même. Au final,
les résultats nous permettront destimer la diminution
totale de la charge polluante à travers louvrage étudié.
Ces expériences permettront aussi dobserver le colmatage
dans la chaussée à structure réservoir et ainsi
dévaluer la durée de service de la structure.
EXPERIMENTATION
ET RESULTATS
Dans le domaine du
traitement des eaux pluviales, tous les spécialistes se
rejoignent pour considérer que la pollution est fortement liée
aux particules et que le bon piégeage de ces particules peut-être
un résultat satisfaisant mais parfois difficile à atteindre. Le
principe de cette étude consiste à fournir des connaissances
afin doptimiser les techniques à mettre en uvre et
de définir des solutions cohérentes.
Si
le fonctionnement hydraulique des chaussées à structure
réservoir semble être maîtrisé, plusieurs paramètres restent
à déterminer sur loptimisation de la capture de la
pollution. Cest dans cette optique que nous allons tester
un filtre incorporé dans la bouche dinjection et réaliser
un certain nombre dexpériences à laide dune
maquette montée en laboratoire.
I. Projet :
A laide de cette maquette, un plan dexpériences
vise les objectifs suivants :
-
Déterminer la diminution de la charge polluante à
lexutoire de la chaussée réservoir.
-
Déterminer le pouvoir de coupure du filtre dans la bouche
dinjection.
-
Suivre lévolution de la pollution particulaire à travers
la structure et le colmatage de celle-ci.
I.1- Description
de la maquette
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La maquette permet se simuler des eaux pluviales ruisselant sur
une surface imperméable de 250 m² grâce à une cuve de
stockage cylindrique dune capacité de
Ils évoluent dans le corps de la chaussée
(grave naturelle de granulométrie 20/80) grâce au drain situé
en fond de structure qui le relie à la bouche dinjection
pour enfin sortir par le biais dun canal de "Venturi".
Lunité de filtration est, quant à elle, composée dun porte filtre en pvc gris, dune cartouche filtre, de deux brides alu, de quatre chenilles nylon avec vis et dun joint détanchéité
Photo 1 : Bouche dinjection connectée à une
structure réservoir
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Photo 2 : Filtre
vue de face
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Photo 3 : Filtre
et porte filtre vue de profil
Pour la
réalisation des expériences, une fine industrielle de diamètre
médian D50 35 µm et de D10 99 µm approchant de très près ces
caractéristiques est utilisée.
Voir la fiche de
granulométrie de la fine utilisée
CONCLUSIONS ET
PERSPECTIVES
Lobjet de
létude porte sur une fraction fine (inférieure à 200 µm)
des matières en suspension (MES), les MES de taille supérieure
étant considérées toutes arrêtées par le filtre.
Les expériences
ont démontré une efficacité de coupure du filtre de
lordre de 15 à 20 % sur la granulométrie étudiée. Elles
ont en outre mis en valeur labsence totale de problèmes
hydrauliques. La densité dune bouche dinjection pour
250 m² de voirie apparaît de fait adaptée (confirmation de
terrain à lappui). Soit la même densité que pour les
bouches dégout classiques.
Le dépôt de fines se
fait principalement à deux niveaux :
- Dans la bouche dinjection.
-
Dans le corps de la chaussée, avec un phénomène de relargage
pour les forts débits (progression vers laval dans toute
la structure).
Le dépôt de fines important dans la partie aval de la chaussée
réservoir pousse à émettre lhypothèse que les fines
migrent dans la chaussée de lamont vers laval ce qui
peut-être à lorigine de colmatages ponctuels au droit
douvrages singuliers. Le colmatage global de la chaussée (plus
de 1000 ans !) nest quant à lui pas un problème
au regard de la durée de vie moyenne des chaussées (50 ans).
Les expériences
menées amènent à poser de nouvelles questions :
-
Le risque de colmatage ponctuel est-il réel ?
-
Dans le cas dune chaussée avec infiltration, existe-t-il
un risque de diminution des capacités dinfiltration du
fond de chaussée ?
-
Comment réagit le filtre sil y a création dun film
biologique ? Ya-t-il augmentation du pouvoir de
coupure ?
-
Est-il possible de recourir à dautres matériaux à
pouvoir de coupure plus performant pour le filtre vu la marge
hydraulique dont nous disposons ?
Une poursuite de
létude menée ici pendant deux ans répondrait à
ces questions grâce au couplage avec une étude de terrain pour
intégrer la pollution réelle des eaux pluviales dans les
simulations.
Les conclusions ci-dessus
permettent denvisager la généralisation du système de
filtre à poser dans les bouches dégouts sur les réseaux
pluviaux de sorte à améliorer la qualité des rejets au Milieu
Naturel sans investissement lourds mais surtout sans surcoût
dexploitation (en effet, une bouche dégout avec
filtre sentretient deux fois par an comme une bouche
dégout classique et avec les mêmes moyens).